Hausse du Prix de Diffusion à la RTNC : Un Obstacle à l’Expression Populaire ?

La Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), en tant que chaîne de service public, a pour vocation d’être le reflet de toutes les couches de la société congolaise. Elle devrait, en principe, être un canal privilégié pour la diffusion d’informations émanant de l’ensemble de la population, y compris les plus démunis. Or, une récente augmentation des prix de diffusion sur cette chaîne nationale soulève de sérieuses questions quant à son rôle et à son accessibilité pour les citoyens à faible revenu.

Il est compréhensible que la RTNC, comme toute institution, ait des coûts de fonctionnement à couvrir. Cependant, fixer des tarifs de diffusion élevés crée de facto une barrière financière significative pour une partie importante de la population. Les organisations de la société civile, les petites associations locales, les citoyens lambda souhaitant partager des informations d’intérêt public ou des préoccupations spécifiques se retrouvent exclus de cet espace médiatique national.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’accès à l’information est un droit fondamental et un pilier de la démocratie. Lorsque le coût de diffusion devient prohibitif, cela entrave la libre circulation des idées et l’expression pluraliste des opinions. La RTNC risque alors de devenir une tribune réservée à ceux qui ont les moyens financiers, au détriment de la diversité des voix qui composent la nation.

Il est impératif de repenser la politique tarifaire de la RTNC afin de garantir une plus grande inclusion. Des mécanismes de tarification différenciée, des subventions ciblées pour les organisations à but non lucratif ou des plages d’antenne dédiées à l’expression citoyenne pourraient être envisagés. L’objectif devrait être de permettre à la population de base de continuer à utiliser la chaîne nationale comme un outil d’information, d’éducation et de participation à la vie publique.

En tant que média public, la RTNC a une responsabilité particulière envers l’ensemble des Congolais. Il est crucial qu’elle trouve un équilibre entre ses impératifs économiques et sa mission de service public, en veillant à ce que le coût de diffusion ne devienne pas un obstacle à l’expression et à la participation de la population la plus vulnérable.