RDC

Sud-Kivu/Maniema : L'étouffement humanitaire, cri d'alarme sur le calvaire des populations coupées du monde

La situation humanitaire dans le territoire de Mwenga, la cité minière de Kamituga, Shabunda et une partie de la province du Maniema atteint un point de rupture, alertent les acteurs locaux. La cause principale : l’obstruction prolongée de la Route Nationale n°2 (RN2) qui relie Bukavu à Kamituga, devenue un enjeu au milieu d’un conflit larvé.

Les conséquences de cette fermeture sont dramatiques et se traduisent par une flambée des prix sans précédent et un épuisement des ressources vitales.

La spirale infernale de la cherté de la vie

Les chiffres témoignent de l’urgence. Selon les informations recueillies, le prix d’un sac de farine de 25 kg a bondi jusqu’à 250 000 FC (Francs congolais), une somme exorbitante qui rend cette denrée de base totalement inaccessible pour la majorité des ménages.

L’inaccessibilité ne se limite pas aux vivres. Le carburant et d’autres produits de base suivent la même trajectoire inflationniste, paralysant l’activité économique et les déplacements.

Crise sanitaire critique

Au-delà de la faim, la santé de la population est en péril. Les médicaments s’épuisent dans les centres de santé et les pharmacies. La rupture de la chaîne d’approvisionnement empêche l’acheminement des intrants essentiels. La conséquence est terrifiante : des malades chroniques, dont la survie dépend d’un traitement régulier, ne peuvent désormais prendre leurs médicaments que deux fois par semaine, mettant en danger leur vie et celle des plus vulnérables.

Un appel pressant à l’ouverture immédiate de la route

Face à cette « vie devenue impossible », un cri d’alarme est lancé à l’endroit des parties prenantes au conflit, par la voix de l’activiste Guelord Kyalondawa.

« La population n’a rien à voir avec cette guerre. Elle ne peut pas continuer à payer le prix du silence et de l’orgueil politique. » C’est une supplique pour que les considérations humanitaires priment sur les intérêts partisans et militaires.

La RN2 n’est pas seulement un axe de commerce ; elle est la corde ombilicale reliant ces zones isolées au reste du pays pour les besoins vitaux. Sa fermeture transforme de facto une crise sécuritaire en une catastrophe humanitaire silencieuse, qui exige une intervention immédiate.

Les autorités provinciales et nationales, ainsi que les groupes armés impliqués, sont interpellés pour débloquer cet axe et permettre le ravitaillement urgent en vivres et en médicaments, avant qu’une tragédie de plus grande ampleur ne se produise.

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