RDC

RDC : Salaires et Pensions, des Droits Inaliénables Menacés par la Défaillance du Système de Paie

Le système de paie en République Démocratique du Congo (RDC), prétendument modernisé, informatisé et numérisé, semble loin de la réalité d’une gestion saine et transparente des ressources humaines. Une série de défaillances administratives persistantes sème le doute et l’amertume, laissant planer l’idée que les salaires et les pensions de retraite ne sont plus traités comme des droits inaliénables par l’État.

Un Système de Paie ‹‹ Médiocre et Infiltré›› Malgré les assurances des mandataires sur la modernisation, les mêmes avaries administratives continuent de miner la dignité des fonctionnaires et agents de l’État. Des problèmes récurrents comme les doublons, les retards de salaires chroniques, et l’octroi de primes éternelles sans mesure de performance témoignent d’une gestion médiocre et potentiellement infiltrée par des individus malveillants, qualifiés de sadiques dans la Gestion des ressources humaines. Un système efficient et robuste, tel qu’il est présenté, ne devrait pas générer de telles brèches sans exiger une reddition de comptes immédiate aux gestionnaires. Pourtant, l’opacité demeure.

Une pratique particulièrement alarmante met en péril la confiance et la sécurité financière des agents : le transfert inique de salaires dans les comptes privés de certains directeurs, mandataires ou ambassadeurs. Ces derniers virent les paiements destinés à leurs collaborateurs dans leurs propres comptes avant de les redistribuer.

Ce transfert des salaires des fonctionnaires de l’État dans un compte privé brise la confiance et comporte un risque de détournement et de chantage machiavélique à même de créer un environnement toxique et hostile entre agents de l’État.

Cette anomalie contrevient aux principes élémentaires de la gestion financière publique et expose les fonctionnaires à une vulnérabilité inacceptable. Les Retraités Oubliés : Droit ou Punition ? La situation des retraités est encore plus sombre.

La RDC est pointée du doigt comme l’un des pays qui n’assure pas un suivi adéquat de la pension de ses retraités, bien qu’ils y aient un droit inaliénable après avoir contribué obligatoirement à ces fonds publics durant toute leur carrière.

La question se pose avec acuité : Est-ce être retraité est une punition ou un droit de jouir de sa vie après des années de travail ? L’opacité est totale concernant la gestion des caisses sociales. Les contributions et déductions obligatoires sur les salaires des travailleurs sont prélevées, mais l’absence de transparence est criante : Où sont placés ces contributions ? Quel est leur niveau de rendement annuel ? Appel à l’Audition et à la Transparence

Face à ces irrégularités qui minent la dignité des fonctionnaires, des mesures urgentes s’imposent : Audition des Gestionnaires : Les gestionnaires des caisses sociales des retraités devraient être auditionnés par l’ANR et l’AN sur la gestion des contributions et déductions obligatoires. Création d’une Boîte à Plaintes : Il est impératif que la Fonction Publique (FP) crée une boîte virtuelle des plaintes pour documenter toutes les irrégularités qui affectent les agents.

la RDC a manifestement un long chemin à parcourir dans le domaine du Management des Ressources Humaines. La véritable modernisation des systèmes de paie ne peut se faire sans une culture de l’intégrité, de la transparence et de la reddition de comptes pour garantir que le salaire et la pension restent des droits, et non des privilèges aléatoires.

Par Bamatembera Alexandre, PF, MLC, SUD-KIVU1, Diplômé de l’ENAP-MONTRÉAL, Directeur éditeur d’Écho du Congo, Domicilié à Bukavu

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page