Analyse du jour

Les Pourparlers de Doha et l'Épée de Damoclès de l'Unité Nationale

Les pourparlers de Doha, censés ouvrir la voie à une solution pacifique et durable à la crise congolaise, sont actuellement au centre de toutes les attentions et de vives critiques. Selon Jeff Mweyemali, un observateur averti de la scène politique, la dynamique de ces négociations est freinée par une méfiance réciproque et une apparente réticence du pouvoir de Kinshasa à endurcir les discussions pour aboutir à un consensus véritable et durable.


Le Spectre de la Division au sein de l’Opposition
L’une des principales complexités de la situation réside dans la fragmentation de l’opposition congolaise, qui se manifeste en deux grandes entités :

  • L’Opposition Armée : Représentée notamment par l’AFC/M23, elle campe sur ses revendications propres et s’inscrit dans une logique de confrontation militaire et de négociations sécuritaires.
  • L’Opposition Non Armée : Constituée des plateformes politiques menées par des figures comme Moïse Katumbi et Martin Fayulu, elle exprime également des revendications politiques et sociétales fortes, mais par des voies non-violentes.
    Cette dualité complexifie singulièrement la recherche d’une solution unitaire et inclusive

L’analyse de M. Mweyemali pointe du doigt la stratégie du Président de la République qui, selon lui, a procédé au débauchage d’« opposants que je peux qualifier de poids mouches » ou d’acteurs de la société civile dont le ralliement ne fait pas l’unanimité au sein de l’opposition.

« Déjà, vous connaissez, il y a deux franges de l’opposition… D’où vous trouverez que le président de la République a débauché des des opposants que je peux qualifier de poids mouches, » fustige M. Mweyemali, suggérant que ces manœuvres sont perçues comme une tentative d’affaiblissement plutôt que comme une recherche sincère d’unité nationale.


Pour Mweyemali, la voie de la durabilité passe nécessairement par l’inclusion de toutes les forces vives de la nation. Il déplore que le Président n’ait pas attendu le résultat des pourparlers de Doha ni la tenue d’un Dialogue National Inclusif tel qu’envisagé par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et le Conseil Supérieur de la Société Civile Congolaise (CSCC).

Selon cette vision, le seul moyen de résoudre la « crise profonde qui date longtemps » est de réunir « tous les Congolais autour d’une table » afin de garantir des solutions qui bénéficient d’un large consensus populaire et politique.


Les pourparlers de Doha représentent une étape cruciale, leur succès est mis en doute par la persistance des divisions, les manœuvres politiques perçues comme fragmentaires, et l’absence d’un cadre de dialogue national véritablement inclusif. L’unité nationale reste, plus que jamais, l’enjeu central et la condition sine qua non à l’établissement d’une paix durable en RDC.

Par Alain Kanyombo

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