Bukavu : 48 Heures d'Obscurité et un Silence Assourdissant de la SNEL

La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, est plongée dans l’obscurité depuis maintenant 48 heures consécutives. Une panne d’électricité d’une durée inhabituelle frappe la cité, laissant des milliers de ménages et d’entreprises sans courant. Cependant, le silence radio de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) face à cette situation exaspère la population.
Depuis mercredi après-midi, les habitants de Bukavu vivent au rythme du délestage total. Les quartiers résidentiels, les centres commerciaux et les hôpitaux dépendent désormais de générateurs privés, dont le coût de fonctionnement devient insupportable pour la majorité.
« Nos congélateurs sont pleins de denrées qui risquent de pourrir. Je perds des clients dans la boutique, » témoigne Jean-Pierre Mweze, un entrepreneur du quartier de Kadutu. « La SNEL doit comprendre que l’électricité n’est pas un luxe, mais une nécessité pour l’économie locale. »
Ce qui aggrave le mécontentement général n’est pas seulement la coupure elle-même, mais l’absence totale de communication officielle de la part de l’opérateur public. En l’absence d’un communiqué de presse ou d’une annonce sur ses canaux habituels, les rumeurs et les spéculations vont bon train parmi les citoyens.
Les raisons d’un tel black-out de longue durée restent inconnues. S’agit-il d’un problème technique majeur au niveau des centrales hydroélectriques alimentant la région Ruzizi I ou II ? D’une maintenance imprévue ? D’une difficulté d’approvisionnement en intrants ? La SNEL n’a fourni aucune avancée sur la nature de la panne ni sur le calendrier prévisionnel du rétablissement du courant.
Les conséquences de ce long week-end sans électricité sont multiples :
- Sécurité: L’obscurité favorise l’insécurité dans certaines zones de la ville, déjà réputées fragiles.
- Santé: La conservation des médicaments sensibles à la température dans les structures de santé est menacée.
- Économie: Les petites et moyennes entreprises subissent d’énormes pertes, tandis que les banques et autres services sont ralentis.
- Eau: Le pompage et la distribution de l’eau potable sont également affectés, puisque les stations de la REGIDESO dépendent souvent de l’énergie électrique.
La population de Bukavu lance un appel pressant aux responsables provinciaux de la SNEL pour qu’ils brisent le silence et informent les usagers sur les efforts en cours pour rétablir la situation. L’attente, désormais au-delà des deux jours, commence à se transformer en véritable crise de confiance.
Rédaction



