Bukavu : entre assainissement et abus, les cadres de basse se lancent dans un nouveau business !

Depuis l’arrivée des éléments AFC/M23 à Bukavu, les cadres de base ont instauré une initiative louable : l’assainissement de la ville chaque samedi. Cependant, une pratique controversée a récemment émergé. Désormais, les ménages doivent s’acquitter d’une somme d’argent avant même que les déchets ne soient collectés. Cette situation suscite des interrogations sur les priorités réelles des cadres de base.
Bien que la collecte de fonds soit indispensable pour soutenir les initiatives des responsables locaux ( chefs de quartier, chefs d’avenue et responsables des dix maisons), l’objectif principal doit rester l’assainissement de Bukavu. Les habitants ont droit à un environnement propre et sain, et les actions des cadres de base doivent refléter cette priorité sans ambiguïté.
Par ailleurs, cette nouvelle tarification représente une charge accrue pour les ménages. Alors qu’ils déboursaient auparavant 3 000 francs par mois, ils se voient désormais contraints de payer 2 000 francs chaque samedi, soit une augmentation significative.
Malgré ces contributions financières, les cadres de base semblent concentrer leurs efforts dans les zones où les paiements sont assurés, délaissant les quartiers les plus insalubres, qui nécessitent pourtant une intervention urgente. Cette gestion inéquitable appelle une intervention des autorités locales pour réguler le secteur et garantir que l’assainissement demeure une priorité absolue.
Un autre problème préoccupant est l’absence de gestion adéquate des déchets collectés. Certains véhicules, censés transporter les ordures vers des sites appropriés, les déversent en pleine nature, notamment le long de la route menant à la frontière de Ruzizi 2. Cette pratique irresponsable aggrave la pollution environnementale et compromet les efforts de salubrité.
De plus, certains habitants préfèrent payer les 2 000 francs plutôt que de participer aux travaux d’assainissement hebdomadaires. Ce comportement affaiblit l’esprit collectif nécessaire pour maintenir la ville propre.
Par ailleurs, des véhicules et motos empruntent des itinéraires détournés pour échapper aux contrôles des forces de l’ordre, ce qui illustre un manque de respect des règles en vigueur.
Enfin, il convient de rappeler que l’arrêté des autorités en place autorise uniquement l’ouverture des pharmacies et des centres de santé le samedi. Pourtant, de nombreux commerces bravent cette interdiction, accueillant des clients qui entrent et sortent discrètement.
Face à ces multiples défis, il est impératif que les autorités locales renforcent les contrôles et veillent à ce que les initiatives d’assainissement soient menées dans l’intérêt de tous, sans abus ni dérives.
Rédaction