En seulement quatre jours, plus de 100 civils ont été brutalement tués par les rebelles des Forces démocratiques Alliées (ADF) dans le territoire d’Irumu, situé dans la province de l’Ituri. Ces chiffres glaçants, révélés mercredi 5 février 2025 par la société civile locale, mettent en lumière une escalade de violences qui semble hors de contrôle.

L’ONG Convention pour le Respect des Droits de l’Homme (CRDH/Irumu) confirme ce bilan tragique. Selon cette organisation, les massacres ont été perpétrés dans plusieurs villages de la chefferie de Walese Vonkutu depuis le dimanche 2 février. La dernière attaque recensée, survenue mardi dernier, a vu les assaillants abattre dix personnes, incendier des habitations et piller des biens. Ces atrocités se déroulent dans une zone où des opérations militaires conjointes entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l’armée ougandaise (UPDF) sont pourtant en cours.

Face à cette situation, des voix s’élèvent pour dénoncer l’inefficacité des opérations militaires. La société civile et les leaders communautaires de la région critiquent ouvertement ces interventions, jugées incapables de freiner les exactions des ADF. Un acteur local, ayant requis l’anonymat, accuse le gouvernement congolais de négliger ce conflit, au profit de combats contre le groupe rebelle M23 dans la province voisine du Nord-Kivu.

« La population d’Irumu est abandonnée à son sort, livrée à la merci des ADF », déplore-t-il, soulignant que même les agriculteurs travaillant dans des champs situés à seulement cinq kilomètres de la route nationale numéro 4 ne sont pas épargnés.

La société civile d’Irumu appelle le gouvernement à agir de toute urgence. Elle exhorte les autorités à renforcer les effectifs militaires dans la région pour contrer les attaques incessantes des ADF et protéger les civils.

Depuis le début de l’année 2025, les rebelles des ADF ont intensifié leurs attaques dans le sud du territoire d’Irumu, ciblant principalement des agriculteurs et des populations récemment revenues dans leurs villages. Ces attaques se concentrent sur l’axe routier stratégique reliant Komanda à Luna, sur la route nationale numéro 4, plongeant la région dans un climat de terreur et d’insécurité croissante.

Sam D.K.

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