L’antisèche de FC Barcelone – Real Madrid : à se croire vainqueur, le Real n’a eu ni le triomphe ni la gloire

Le FC Barcelone a remporté la Copa del Rey 2025 au terme d’une finale sans dessus-dessous, dans le jeu, la dramaturgie et ses à-côtés. Le Real Madrid a cru un temps avoir tout renversé en deuxième période. Mais il a fini par être puni à avoir trop longtemps oublié de jouer et envenimé un Clasico déjà suffisamment riche en piment.

Qu’il est difficile de résumer en seulement quelques phrases 120 minutes aussi décousues, tantôt haletantes, parfois franchement décoiffantes. Il y a eu cette première période archi dominée par le Barça, logiquement en tête grâce à une frappe magnifique de Pedri. Le Real Madrid était alors fantomatique, désespérant même, enfoncé dans sa propre caricature de jeu et d’attitude. Puis Kylian Mbappé est entré à la pause, et les hommes de Carlo Ancelotti sont enfin rentrés dans leur match. Mbappé d’un coup franc direct puis Tchouaméni sur corner ont pensé faire basculer cette finale en sept minutes chrono (70e puis 77e).
Mais ces éclairs ont été réduits à néant par la mauvaise sortie de Thibaut Courtois, impeccable jusqu’alors, offrant à Ferran Torres le but du 2-2 et de la prolongation. La fatigue a pris le pas sur tout le reste, sauf la tension. Qui d’autre alors que l’inusable Jules Koundé pouvait surgir pour chiper un ballon aux 30 mètres avant de déclencher de l’extérieur de la surface à quatre minutes de la fin pour offrir sa 32e Coupe du Roi aux Blaugranas.
Le Barça aura livré la meilleure prestation collective, sublimée par plusieurs grandes prestations. Lamine Yamal, pour ses deux très belles passes décisives, Pau Cubarsi, auteur de plusieurs retours salvateurs dont celui qui conduit au premier but catalan, ou Pedri, toujours aussi actif, sont à souligner. Mais que dire de Jules Koundé. Le défenseur français aurait pu rester comme celui dominé par son ami Aurélien Tchouaméni sur le corner du 2-1 en faveur de Madrid. Le constat aurait été sévère vis à vis de l’ensemble de son œuvre. Son but de la gagne vient tout gommer, et l’inscrit définitivement dans les mémoires barcelonaises.
Madrid pourra sans doute regretter que son onze titulaire ait été si inoffensif et en difficulté, à l’image de Lucas Vazquez et Dani Ceballos, complètement dépassés. Carlo Ancelotti a eu le mérite de rattraper ses choix infructueux, avec les bonnes entrées de Kylian Mbappé, tranchant par à-coups mais qui avait trouvé la faille sur coup franc pour égaliser, ou d’Arda Güler. Mais la rébellion des Merengue n’aurait jamais pu avoir lieu sans l’abattage de Jude Bellingham, dans tous les bons en deuxième période par son travail défensif et à la relance. Le côté pile d’une pièce dont l’autre visage, empli de nerfs, a été symbolisé par Antonio Rüdiger, qui a complètement pété les plombs et a été expulsé en fin de match.Toute cette rencontre rocambolesque aurait pu virer à l’irrationnel total dans les ultimes minutes du temps réglementaire. L’arbitre Ricardo De Burgos Bengoetxea n’a tout d’abord pas sifflé penalty à la 94e minute sur Ferran Torres, qui se fait pourtant accrocher le pied par Antonio Rüdiger. Avant d’en accorder un quelques instants plus tard pour un contact entre Raphinha et Asencio… Et de se déjuger après avoir visionné l’arbitrage vidéo pour la seule fois du match malgré une kyrielle de décisions litigieuses.
Cette finale aurait pu se finir plus tôt si le poids mis par le Real Madrid sur les arbitres depuis deux jours, et leur gestion parfois contestable des événements n’était pas entrés en ligne de compte. Fort heureusement, le sort de la rencontre n’a pas été décidé sur ces quelques minutes d’errance si symptomatique de la nervosité de la soirée.
Hansi Flick reste invaincu en finales. L’entraîneur allemand du Barça a décroché son septième trophée en sept finales disputées avec le Bayern Munich, puis les Blaugrana.