RDC-M23 : Une Déclaration de Principes signée à Doha pour baliser la voie de la paix

Une étape cruciale vers la résolution du conflit en République Démocratique du Congo a été franchie avec la signature d’une « Déclaration de Principes » entre le Gouvernement de la RDC et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23). Cet accord, facilité par le Qatar et soutenu par les États-Unis, vise à jeter les bases d’une paix durable et d’une réconciliation nationale.

La déclaration, signée à Doha, établit un cadre pour la cessation des hostilités et aborde des questions fondamentales telles que le cessez-le-feu permanent, les mesures de confiance, la restauration de l’autorité de l’État, le retour des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que le rôle de la MONUSCO et des mécanismes régionaux.

Principes Fondamentaux pour une Paix Durable

Au cœur de cette déclaration se trouve la reconnaissance par les deux parties que la paix est « la base essentielle pour bâtir une nation unie, prospère et sécurisée pour le peuple de la RDC ». Les signataires s’engagent à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, dans le respect de la Constitution de la RDC, de la Charte des Nations Unies et de l’Union africaine. Ils affirment leur détermination à dépasser le passé et à ouvrir un nouveau chapitre de compréhension mutuelle, de coexistence pacifique et de stabilité.

Un Cessez-le-feu Permanent et Robuste

Un point central de l’accord est l’engagement pour un cessez-le-feu permanent. Les parties s’engagent à respecter cette cessation des hostilités, interdisant toute attaque aérienne, terrestre, maritime ou lacustre, tout acte de sabotage et la propagande haineuse. Un mécanisme de supervision et de vérification sera mis en place pour définir les modalités du cessez-le-feu et garantir sa bonne application.

Mesures de Confiance et Restauration de l’Autorité de l’État

Afin de rassurer la population et de créer des conditions propices à un dialogue pacifique, des mesures de confiance seront instaurées. Cela inclut notamment la libération des prisonniers ou détenus d’intérêt détenus par l’une ou l’autre partie. La restauration complète de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national est également un objectif clé, considérée comme la conséquence logique du traitement effectif des causes du conflit.

Retour des Populations et Rôle de la Communauté Internationale

La déclaration met l’accent sur le retour sûr, volontaire et digne des réfugiés et des déplacés internes. Les parties s’engagent à coopérer pleinement avec les organisations internationales et régionales, y compris le HCR et la MONUSCO, pour promouvoir les conditions de vie de la population et rejeter tout discours déshumanisant. La MONUSCO et les mécanismes régionaux sont appelés à jouer un rôle crucial dans la protection des populations civiles et la promotion du cessez-le-feu.

Vers un Accord de Paix Global

Dans un développement significatif, les parties ont convenu d’entamer des négociations directes dans les 10 jours suivant la signature de cette déclaration, en s’appuyant sur l’accord de paix entre la RDC et la République du Rwanda, signé à Washington le 27 juin 2025. L’objectif est de négocier un accord de paix global dans un esprit de responsabilité et de coopération, avec l’ambition de parvenir à un consensus et de signer l’accord dans un délai de 7 à 10 jours suivant le début des négociations.

Les deux parties ont exprimé leur reconnaissance envers l’État du Qatar pour son rôle essentiel dans la facilitation de ce dialogue, ainsi qu’envers les États-Unis d’Amérique pour leur rôle constructif dans les pourparlers de paix à Doha. Les efforts de l’Union africaine depuis le début du processus de paix et son engagement continu pour la stabilité régionale et la réconciliation ont également été salués.

La Déclaration de Principes a été signée par M. Sumbu Sita Mambu, Représentant spécial du Président en charge des processus de Luanda et de Nairobi pour le Gouvernement de la RDC, et M. Benjamin MBONIMPA, Secrétaire permanent de l’AFC/M23. Cet accord marque un moment potentiellement transformateur pour la paix et la stabilité en République Démocratique du Congo.

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