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RDC: Un combat pour l'inclusion des personnes handicapées au cœur des zones de conflit

Dans les provinces déchirées par les conflits de l’Ituri, au Nord-Kivu, Sud-Kivu et du Tanganyika, le consortium Enabling Affected Communities to Survive and Thrive (EAST) et son partenaire Congo Handicap mènent une bataille cruciale pour l’inclusion des personnes handicapées, en particulier les enfants. Leur mission : améliorer la santé et la nutrition de cette population trop souvent oubliée dans les zones de crise humanitaire.

Une vulnérabilité exacerbée par les conflits

La situation des personnes handicapées en RDC est alarmante. Les estimations pour 2025 prévoient que 4 millions d’entre elles auront besoin d’une assistance humanitaire. Le programme EAST, soutenu par le FCDO du Royaume-Uni, cible spécifiquement 430 000 personnes dans 11 zones de santé.

Les enfants handicapés sont particulièrement vulnérables. Un rapport de 2024 de Congo Handicap révèle qu’ils sont jusqu’à trois fois plus susceptibles de souffrir de malnutrition et deux fois plus susceptibles d’en mourir que leurs pairs non handicapés dans ces provinces. Cette réalité met en lumière le besoin urgent d’une réponse humanitaire inclusive qui tienne compte de leurs besoins spécifiques.

Des progrès tangibles, mais des défis persistants

Le projet EAST est déjà en action sur le terrain. Pour les nombres d’enfants et personnes handicapées identifiées 10 000, dont 2 356 sont dans les besoins urgents en termes de mobilité et d’accès aux soins. Le projet s’est engagé à fournir un soutien direct à 1 000 enfants handicapés à haut risque de séquelles. Jusqu’à présent, 955 enfants ont déjà reçu une aide directe, qui inclut des consultations, des séances de kinésithérapie, et des interventions chirurgicales ou orthopédiques. Les résultats sont encourageants : 98 % des enfants malnutris et handicapés ayant bénéficié de la kinésithérapie ont amélioré leur score de développement.

Cependant, le chemin est encore long. Le consortium fait face à des défis majeurs. Le financement est un problème récurrent, limitant la capacité du programme à atteindre les milliers de personnes handicapées identifiées, y compris les enfants albinos, aveugles et polyhandicapés.

L’immensité de la zone d’intervention, combinée à une capacité limitée et au manque d’infrastructures médicales adaptées, rend l’accès aux services de santé difficile.

Plaidoyer et solutions pour l’avenir

Face à ces obstacles, le consortium EAST et Congo Handicap ne baissent pas les bras. Ils se concentrent sur le plaidoyer auprès des ministères de la Santé et des Affaires sociales pour que l’inclusion du handicap devienne une priorité nationale. Ils préconisent l’intégration de cette problématique dans les plans de développement et de réponse humanitaire du pays.

Le consortium insiste également sur la nécessité de former les professionnels de la santé aux problématiques du handicap et de garantir la disponibilité des médicaments et des appareils de soutien.

C’est une démarche essentielle pour s’assurer que les personnes handicapées ne soient plus laissées pour compte dans les efforts de développement et d’aide humanitaire.

Ce travail s’aligne sur l’ambition du Royaume-Uni, réaffirmée dans sa stratégie pour l’inclusion du handicap 2022-2030, d’être un leader mondial en la matière. En RDC, ce partenariat démontre qu’un engagement concret peut faire la différence pour les communautés les plus vulnérables.

Par Alain kanyombo

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