Isabel Ukunabo, épouse d’un militaire de la base militaire de Biruwe a dénoncé mercredi 28 juin les tortures subies, lundi dernier, de la part du commandant de cette base située à environ 40 kilomètres du chef-lieu du territoire de Walikale (Nord-Kivu). Selon ses propres déclarations, elle a été fouettée sérieusement par des militaires sur ordre de cet officier, avant d’être délogée de cette base.
Isabel Ukunabo dit avoir subi ce traitement pour avoir réclamé la prime de son mari qui serait détourné :
« Je reste avec mon mari militaire, Kaninda Mutamba, à la base militaire de Walikale. Pour réclamer le droit de mon mari, sa prime de 33 000 francs congolais (14 USD), le commandant base, Doudou Kabwe Pascal, a donné l’ordre à deux militaires de me déshabiller, puis me fouetter ».
Après cela, poursuit-elle, « il a intimé l’ordre de me déloger de ma maison. Ils m’ont chassée jusqu’en dehors de la barrière. Je suis maintenant sans abri ».
Elle dit avoir laissé son mari dans le cachot de Biruwe, où il aurait été écroué « pour avoir réclamé sa prime de combat de 33 000 francs congolais ».
Cette femme accuse le général Doudou Kabwe de détournement de « cet argent depuis le mois de février dernier. Il justifie cela, du fait que mon mari a été arrêté ; et pourtant Kaninda a été libéré et rentrer dans son unité à Biruwe. La prime arrive et il (l’officier) continue de la bouffer, alors que le militaire est sur place, il n’est plus en prison ».
Cependant, les activistes locaux des droits de l’homme ont condamné « avec la dernière énergie ce traitement inhumain et dégradant ».
Cet acte nécessite « un procès public et pédagogique », estime le coordonnateur du Bureau d’appui au développement du territoire de Walikale (BEDEWA), Obedi Kamala, réclamant des sanctions exemplaires contre le général Doudou Kabwe.