Depuis plus de deux semaines, aucune goutte ne coule des robinets de la ville de Bukavu. La population est obligée de se tourner vers l’eau des sources qui restent en grande partie non aménagées. La Regideso reconnaît cette situation et la justifie par un manque de moyens financiers. L’eau est une ressource essentielle pour la survie des sociétés humaines et pour l’environnement. Alors que la croissance de la population mondiale et le changement climatique se rejoignent, les risques de pénurie d’eau augmentent partout.
Des habitants de la ville, munis de bidons, parcourent les rues à la recherche constante d’eau. Se laver, faire la lessive ou la vaisselle devient de plus en plus compliqué en raison du manque d’eau aux robinets. Dans les avenues Muhungu, route d’Uvira, du gouverneur, les habitants vivent le même calvaire, pas une seule goutte d’eau.
Au Sud-Kivu, le problème du manque d’eau potable demeure une préoccupation majeure, surtout ces dernières décennies où une insuffisance en eau se fait sentir dans la ville, notamment en saison sèche. Cela s’explique par plusieurs raisons. En amont, dans les zones rurales de Régideso Murhundu, les raisons sont d’ordre écologique, comme la coupe abusive des arbres, le détournement de l’eau autour de la rivière murhundu, et les feux de brousse pratiqués par les paysans. En aval, dans la ville de Bukavu, la construction anarchique et le vieillissement des canalisations de la Regideso contribuent au manque d’eau potable dans la ville.
“On constate que les sources ne sont pas captées, ce qui a un impact négatif sur la population. On ne peut pas prétendre atteindre un développement dans un environnement où les habitants ne consomment pas d’eau potable. Dans la ville de Bukavu, le problème d’eau potable est aigu car les habitants, qu’ils soient filles, mères ou garçons, doivent parcourir de longues distances pour s’approvisionner en eau potable.”, constate la rédaction Ruzizilaplume.
L’accès facile à l’eau potable pour la consommation est essentiel pour la santé des populations. Face à cette situation, la question se pose de savoir ce qu’il convient de faire pour remédier à ce problème qui entrave le bien-être socio-sanitaire de la population.
Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 23 mai 2024 à Bukavu, le Directeur régional, M. Ignace Ilunga Kabulo, a été interrogé par un journaliste sur la possibilité de rétablir l’eau dans la ville. Ignace Ilunga Kabulo a justifié le manque d’eau par un manque de financement. Par ailleurs, un lot important de tuyaux modernes a été réceptionné le mardi 16 avril 2024 par le Gouverneur intérimaire Marc Malago des mains de la REGIDESO SA. Cela s’est déroulé lors d’une descente effectuée sur la Route Nationale numéro 2, à l’endroit communément appelé « Yesu Yesu », près du lycée Wima, à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
L’objectif de l’acquisition de cette tuyauterie est de pallier à la pénurie d’eau observée ces derniers temps dans la ville de Bukavu. M. Ignace Ilunga Kabulo, où en est-on avec le projet ? Après déjà 6 mois en fonction, son prédécesseur, l’ancien directeur de la Regideso Sud-Kivu Valérie Ntumba Kayembe, a fait le bilan de la même problématique au lycée Wima.
Il a souligné que sa société met tout en œuvre pour approvisionner ses abonnés en eau potable. Sur les 27 mille abonnés, 20 mille sont correctement desservis et plus de 5 mille sont déconnectés en raison de litiges avec la société. Pour ses 6 premiers mois en fonction, M. Ignace Ilunga Kabulo doit relever le défi de fournir de l’eau potable à la population de Bukavu avant que son bilan ne soit évalué.
Alain Kanyombo