La rencontre qui s’est tenue le mardi 26 juin 2024 à l’hôtel Mont Kahuzi avait pour objectif d’informer les leaders religieux sur les réformes en cours dans les domaines fonciers, forestiers et agricoles, actuellement en révision au niveau de la législation congolaise. Ces réformes visent à privilégier les droits des communautés locales vivant dans les zones concernées, selon les propos du Pasteur Ibucwa Jean-Pierre, coordinateur national de TRAFFED asbl et superviseur provincial du Sud-Kivu pour l’IRI.

Le Pasteur Jean-Pierre a souligné l’importance pour les chefs religieux de se tenir informés de ces réformes et de participer activement, dans le but d’améliorer le bien-être de la population. Une journée a été spécialement dédiée à la sensibilisation et au renforcement des capacités des structures religieuses pour les informer sur ces trois lois en cours de réforme.

Le facilitateur de la journée, l’ingénieur et expert en gestion des forêts tropicales, Jean Maron Maloti Ma Songo, a présenté les révisions envisagées pour ces lois. La loi forestière actuelle, issue du décret royal d’avril 1949, a été critiquée pour son approche exclusivement économique des forêts, négligeant les aspects écologiques et sociaux. Le législateur congolais a depuis mis en place des codes forestiers prenant en compte ces aspects, en mettant l’accent sur la participation des communautés locales dans les décisions relatives à l’affectation des blocs forestiers.

La révision de cette loi forestière permettrait aux communautés locales de demander des titres de propriété sur tout ou partie des forêts dont ils jouissent par coutume. Cette loi est complétée par 40 arrêtés d’application. Concernant le code des lois agricoles, Jean Maron a souligné les efforts de la société civile visant à remplacer la loi agricole de 2011, critiquée pour favoriser l’agriculture familiale congolaise au détriment des étrangers, et pour ses lacunes. La révision en cours vise à protéger l’agriculture familiale et à contrôler les terres non occupées par des étrangers dans les 50 premiers kilomètres de la frontière, afin de garantir la souveraineté de l’Etat.

Enfin, la réforme foncière en cours en RDC vise à valoriser les terres pour assurer la sécurité alimentaire, prévenir les conflits et favoriser le développement économique des populations locales. Cette initiative bénéficie du soutien financier du WWF, qui contribue au renforcement des capacités des organisations de la société civile pour une gestion plus équitable des ressources naturelles.

L’IRI-RDC, plateforme interreligieuse pour les forêts tropicales, mobilise les chefs religieux et organisations confessionnelles dans la lutte contre la déforestation en RDC.

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